Une locomotive hydrostatique assistée par 5 ordinateurs tracte en toute sécurité 2 wagons afin d’éviter, pour ceux qui le souhaitent, un parcours de 800m avec une dénivelée positive de 100m. Il conduit à 200 m de l’entrée du monument.
Ce petit train, baptisé “Le Roucadère”, peut éventuellement être utilisé pour la descente sous réserve qu’il se trouve au belvédère supérieur à la sortie d’une prestation (la priorité est accordée aux montées).
Élisabeth et René Bodin, anciens propriétaires (…)
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Découvrez Lombrives
Lombrives, la plus vaste grotte d’Europe
Ce qui fascine surtout les visiteurs de Lombrives, c’est la grande variété de paysages souterrains qu’elle propose, mêlant cavités, aspérités, stalagmites et stalactites… et c’est cet ensemble harmonieux et ô combien naturel qui fait le charme de la grotte. « La Carène », « Le Grand Cimetière », « La Galerie Blanche », etc… voilà tout un tas de paysages impressionnants qui n’attendent qu’à être admirés.
Classée depuis 27 ans au Livre Guinness des Records, Lombrives est la plus vaste grotte aménagée d’Europe
Lombrives n’est pas une grotte mais un ensemble de plusieurs grottes, ce qui fait son immensité en termes de volume. Pour être plus précis, le site de Lombrives est constitué de près de 200 grottes et grottelles étalées sur 39km et se développant sur 7 niveaux superposés.
Ce réseau de grotte s’étend entre les vallées du Vicdessos et de l’Ariège, entre les agglomérations de Cabannes (drain) et Tarascon (exsurgence des eaux). 80% des galeries lombrivoises sont parallèles à l’Ariège, dont 95 % situé sur la rive gauche et une petite partie seulement sur la rive droite.
Outre La Cathédrale, deux autres salles ont au moins le même volume de Notre Dame de Paris et permettent d’accueillir concerts et spectacles en tout genre.
Lombrives est la plus vaste grotte aménagée écologiquement pour le public au sein de l’Union Européenne, et à ce titre bénéficie d’une inscription au Guiness des Records qui perdure depuis près de 30 ans.
La génèse de Lombrives
Mais comment tout cela s’est-il formé ?
Tout commence par la tectonique des plaques ou la formation des montagnes. Lors de la rencontre de 2 masses, la roche, qui n’est pas un matériau homogène, se soulève et possède, suite aux déformations subies, de nombreuses fentes et fissures.
À la fin de l’ère secondaire, les vallées étant moins encaissées que maintenant. L’eau s’est alors engouffrée à travers ces fissures et diaclases, a profité des faiblesses de la roche et, par usure chimique, l’a taraudée puis érodée, et ainsi sur des millénaires s’est constitué ce karst à étages.
Les galeries se sont progressivement encaissées et d’autres fissures ont permis à l’eau de reproduire, à des étages inférieurs, son travail alors que les galeries préalablement formées, inactives, sont devenues un paléokarst qui se développe aujourd’hui sur 6 niveaux distincts.
Le niveau 7 forme un karst actif dont le drain depuis l’insurgence débute au-delà du village de Bouan. Il n’est pas possible de comprendre un réseau aussi complexe sans l’observer dans son intégralité (gouffre du « Grand Pousail ») et sans voir les analogies avec les grottes aujourd’hui distinctes (« Grotte des Eglises ») puisque situées sur l’autre rive de l’Ariège.
Pendant des millions d’années, toutes ces cavités appartenant à un niveau n’en formaient qu’une seule. Une explosion sépara la grotte en plusieurs composantes et permit à l’eau de l’Ariège de circuler dans sa vallée actuelle, à l’air libre…
La réactivation
Ce réseau âgé de 20 millions d’années s’est réactivé au quaternaire sous l’influence des glaciations et, phénomène remarquable, les circulations d’eau se sont alors inversées à plusieurs reprises. Des blocs de granite, des argiles fossilisées, des boues glacières, des coups de gouge, ainsi que des concrétions brisées sont aujourd’hui les témoignages visuels de ces temps anciens.
Le remplissage
Des dépôts alluviaux (sable, argile, galets et blocs erratiques) provenant des massifs paléozoiques situés en amont du karst ont été charriés sous l’effet des glaciers. De nombreux matériaux calcitiques, d’origine chimique, constituent des concrétions formant de véritables monuments. Ces concrétions sont d’ailleurs l’une des premières curiosités de Lombrives, chacune baptisée de nom original comme « Le Mammouth », « La Cape », « La Sorcière », « Le Tombeau de Pyrène », « Les 1000 Colonnes », etc…
Après le « Lac Porte Bonheur », les parois sont constituées de calcaires très anciens devenus marbres et poudingues aux formes diverses, comme ce que l’on trouve dans la salle « l’Empire de Satan » de 185m de hauteur où l’on trouve 3 variétés de marbres.
Selon les galeries, les marbres ont plusieurs colorations : jaunes et rouges, bleus et noirs. Des concrétions et argiles fossilisées sont en maints endroits visibles : des cristallisations (aragonites, gypses, hydromagnésite, etc...), des concrétions monumentales (« Le solitaire », « Les Cascades », « La Vierge », « La Madone », etc...) ainsi que des fistuleuses, excentriques et perles des cavernes.
Lombrives dans l’histoire
La grotte Lombrives étant dotée de nombreuses porsches d’entrée, elle a servi d’habitat « idéal » pour les hommes de la Préhistoire, les protégeant contre les animaux sauvages et les intempéries. Les hommes de cette époque sont allés de plus en plus loin après la glaciation de Würm, et cela se prouve par les nombreux ossements essentiellement néolithiques, mélangés à tout un tas d’outillage (grattoirs, polissoirs, burins, etc...), retrouvés dans des lieux distants. Les entrées orientées à l’Est ont été fréquentées à l’époque magdalénienne, d’où plusieurs galeries ornées (non accessibles au public).
Bref, Lombrives a donc été visitée, voire habitée, par les hommes à toutes les époques.
- Au moyen Age par exemple, la grotte a été appelée par son nom latin "Lombriga" et fut le refuge des hommes traqués.
- Certains érudits ont prétendu que le trésor des Cathares aurait été caché dans la grotte en 1244, et que les derniers Cathares qui s’y seraient réfugiés puis y auraient été emmurés en 1328.
- En 1298, 3 hommes y furent décapités pour avoir fabriqué de la fausse monnaie.
- Lors des Guerres de Religion, elle fut occupée alternativement par les Catholiques et par les Huguenots ; Henri IV est venu dans ses entrailles.
- Lors de la Révolution, des nobles s’y sont réfugiés ; tandis que sous l’Empire, ce fut le tour de Républicains, la grotte était alors un refuge sûr pour les opposants.
- Plus tard, des brigands, des Francs-Maçons, puis des Maquisards lors de la Dernière Guerre y trouvèrent asile.
Les échelles de bois qui étaient autrefois nécessaires à sa visite sont évoquées par plusieurs écrivains dès le XVI ème Siècle. Elle reçut d’illustres visiteurs, alors que la station thermale d’Ussat les Bains était très en vogue : A. de Lamartine, A. Dumas, Louis Bonaparte, etc... y sont venus.
Plus tard, elle fut l’objet d’explorations jusque vers 1985 (Marty, Martel, Eclaireurs de France, spéléo-clubs, etc…), puis d’études scientifiques (géologie et préhistoire).
De nombreuses inscriptions remarquées sur les parois de la grotte attestent de la venue de milliers de curieux au cours des cinq derniers siècles. Pas moins de 200 écrits parlent, entre 1584 et 1900, de ce site fabuleux qui n’a laissé personne indifférent et, parfois, a mêm,e agi sur l’imagination des hommes...
Lombrives ou « la grotte mystérieuse »
Au cœur de Lombrives, des milliers d’inscriptions sont gravées sur les parois dont, en particulier, 114 symboles distincts et mystérieux : roses, rosaces, chrismes, pentacles, etc... Les visiteurs des siècles précédents pouvaient y voir ce que l’écrivain du Bartas a appelé « le plus grand ossuaire de l’humanité ». Sans oublier les quelques légendes autour de la fameuse grotte qui ont marqué les siècles passés. Selon la mythologie romaine par exemple, le tombeau de la déesse mère des Pyrénées « Pyrène » se trouverait dans Lombrives.
Un aménagement écologique
Avant de devenir l’un des lieux les plus visités de ces derniers siècles, Lombrives a eu besoin d’être aménagé et c’est l’ingénieur Perpère qui s’en est chargé dans les années 1920. Les années passent et c’est son arrière petite fille qui aujourd’hui a repris le flambeau, essayant de rendre la grotte encore plus accessible, à l’image du petit train avec locomotive hydrostatique pilotée par 5 ordinateurs, sans pour autant enlever son charme naturel (sols d’argile).
Les grottes satellites
Autrefois, les habitants de la contrée et les spéléologues attribuaient un nom à chaque porche (entrée) dans les entrailles de la Terre. Les études géologiques de ces dernières années prouvent que près de 200 cavités forment le karst de Lombrives.
Toutes ces grottes constituant le système karstique de Lombrives sont protégées, et exclusivement accessibles pour certaines d’entre elles (grotte de Bouan et grottes des Eglises), lors de visites guidées et commentées sous l’angle écologique.
Cet ensemble bénéficie d’aménagements très sommaires afin de ne pas dénaturer ces sites, qui sont conservés le plus possible à l’état sauvage et naturel, ce qui ne se rencontre, hélas, plus ailleurs. Ainsi, la visite l’une de ces grottes reste un parcours hors du temps, au cœur de la terre, de la vie des animaux et des hommes. Plusieurs autres grottes, riches en minéraux ou en vestiges préhistoriques (gisements archéologiques, peintures pariétales…), sont protégées et réservées exclusivement aux scientifiques.